La tentation russe de Saint-Gobain

Envoyé en mission à Saint-Pétersbourg en 1891, Joseph Labourdette, chef du bureau de ventes des glaces de Saint-Gobain, est ébloui par la capitale « du plus vaste empire du monde, qui semble avoir été bâtie par des géants ».

Les palais de l'aristocratie sont vitrés à double fenêtre avec des glaces, rapporte-t-il, et il a vu un grand nombre de glaces et de miroirs dans tous les magasins et les bazars orientaux de la ville.
Limité par d’importants droits de douane, Saint-Gobain réalise peu de ventes dans le pays mais s’interroge sur l’opportunité de s'implanter en Russie. À une époque où Français, Anglais, Belges et Américains se disputent les parts de marché à l'échelle mondiale, Saint-Gobain doit se rapprocher des clients pour maintenir son influence.
Joseph Labourdette repart en mission d'étude en Russie en 1892. Les plans et les photographies qu'il en ramène ne convainquent guère le Conseil d'administration de la Compagnie, inquiet de la lourdeur des investissements à réaliser. Du moins nous laissent-ils des documents passionnants sur les glaceries russes à la fin du XIXe siècle.