Règlement concernant la police intérieure de la Manufacture royale des glaces de l’établissement de Saint-Gobain, 27 octobre 1716
La manufacture qui regroupe des centaines d’ouvriers en un même lieu est vue d’un mauvais œil par l’opinion au XVIIIe siècle.
On juge le sort des compagnons dans les ateliers artisanaux plus enviable que celui des ouvriers de ces grandes fabriques qui travaillent « au coup de cloche » et qui sont sans cesse « contraints » et « gourmandés » par les « commis » (les contremaîtres).
Les règlements de la Manufacture royale des glaces dessinent un monde de contraintes qui rapprochent la vie des halles de celle des casernes. La réalité est plus complexe. L’Administration doit sans cesse répéter des règlements et des ordres dont l’application reste souvent aléatoire. Le nombre de dispositions concernant le contrôle des entrées et sorties et l’absentéisme des ouvriers montre à lui seul que la manufacture, malgré ses murs et son portier, n’avait rien d’un monde clos ! Et le sort des ouvriers de la manufacture, logés et exemptés d’impôt, est envié par bien des paysans de Saint-Gobain à l’existence plus précaire.