Le dépôt de glaces de New York au XIXe siècle

Saint-Gobain s’installe en Amérique du Nord dès 1830 en créant un dépôt de vente de glaces à New York.

Il s’agit, pour ses dirigeants, de « stimuler le luxe dans un pays où l’aisance est générale et où la bâtisse augmente avec la population ». Il y a donc de nombreux clients à servir !
La Compagnie réalise à cette époque 12,5 % de ses exportations aux États-Unis et plus du tiers en 1860, à la veille de l’effondrement de la guerre de Sécession. Servant un marché dynamique, le dépôt de New York reçoit un très large assortiment de glaces offertes au choix des miroitiers américains.
Le vent tourne pour Saint-Gobain après 1872, lorsque les premières glaceries sont créées sur le sol américain. La logique du marché des glaces au XIXe siècle voulait que les pays consommateurs deviennent ensuite producteurs : mieux valait prendre la tête d’une production nationale dans les pays neufs plutôt que de voir s’établir des concurrents. Saint-Gobain l’envisage en 1876 mais, aux prises avec une conjoncture morose en Europe, la Compagnie abandonne son projet.
Le dépôt de New York est fermé en 1886 et remplacé par une simple agence : l’essor des glaceries locales et l’amélioration des communications maritimes ont entraîné un certain nivellement des qualités, qui permet de vendre sur écriture et catalogue, sans donner à voir des glaces en dépôt. Le temps des pionniers est terminé.