Les tarifs de la Manufacture royale des glaces

La Manufacture royale des glaces a eu deux tarifs de prix dès sa création : l’un pour les glaces vendues au roi, l’autre pour le public, appelé « tarif marchand ».

Tandis que les tarifs du roi sont toujours restés manuscrits, le tarif marchand a été imprimé à partir de 1722, en raison de sa diffusion beaucoup plus large, sur parchemin ou sur papier. À partir de cette date, il se présente invariablement sous la forme d’un petit livret d’une centaine de pages : même les concurrents de Saint-Gobain se sont pliés à cette règle, à l’image du tarif de la verrerie de Saint-Quirin en 1826.
Les prix ont conservé une grande stabilité tout au long du XVIIIe siècle : le tarif de 1702 est resté en vigueur jusqu’au renouvellement du privilège, en 1758 ; ce dernier ne fut révisé qu’en 1791 selon les idées d’un des principaux administrateurs de la Compagnie, le Genevois Antoine Saladin de Crans.
La Révolution marque une rupture : l’inflation galopante oblige la Manufacture à renouveler rapidement ses tarifs, tous les quatre ou cinq ans, avant que la situation ne se stabilise à nouveau au début du XIXe siècle.