1858 : Saint-Gobain affirme sa vocation internationale

En 1858, Saint-Gobain fusionne avec Saint-Quirin tout en s'implantant en Allemagne. La nouvelle « Manufacture des glaces et produits chimiques de Saint-Gobain, Chauny et Cirey » représente le quart de la production européenne de glaces et devient un groupe à dimension internationale. Produit de luxe, la glace s’adresse à un marché socialement étroit qui doit être élargi géographiquement pour écouler la production au meilleur prix. Cette vocation internationale est, depuis cette époque, l’un des traits les plus marquants de l’histoire de Saint-Gobain.

En 1850, la Compagnie produisait toutes ses glaces dans l’Aisne, à Saint-Gobain et à Chauny ; en 1913, dans sa branche verrière, elle possède 12 glaceries dont 8 hors de France. La réputation de qualité des produits de Saint-Gobain lui permet de se faire une place sur le marché anglais pour lequel la Compagnie crée un dépôt à Londres en 1848, mais les glaceries belges deviennent des concurrentes redoutables grâce à leur maîtrise technique.
De nouveaux projets voient le jour en Allemagne : en 1852, à Stolberg dans la banlieue d’Aix-la-Chapelle, une glacerie est créée à laquelle Saint-Quirin riposte par la construction d’une glacerie à Mannheim en 1855. En 1857, Saint-Gobain prend à bail la glacerie de Stolberg et fusionne l’année suivante avec Saint-Quirin, avec laquelle elle avait déjà mis en commun son organisation commerciale.
Les deux compagnies françaises se trouvent ainsi à la tête de deux établissements allemands qui réalisent, en 1870, le quart de la fabrication des glaces de la nouvelle société. La volonté de maintenir sa position sur le marché européen pousse Saint-Gobain à poursuivre son expansion internationale dans les décennies suivantes par la création des glaceries de Pise en Italie en 1888, de Franière en Belgique en 1898, de Sas de Gand aux Pays-Bas en 1904, d’Arija en Espagne en 1905.