1918 : Saint-Gobain révolutionne la production de bouteilles (verre creux) en Europe

À partir de 1918, Saint-Gobain joue un rôle pionnier dans la modernisation du secteur du verre creux (pots et bouteilles) en organisant le transfert des technologies américaines en faveur des fabricants français qui font appel à son assistance financière, technique et commerciale. Elle crée la Société d’étude verrière appliquée (SEVA) pour fabriquer les fours et les machines nécessaires aux verreries. Celle-ci s’installe à Chalon-sur-Saône en 1930 et joue un rôle important dans la coordination technique de toutes les usines de verre creux placées sous l’influence de la Compagnie.

Le verre creux, qui désigne aussi bien la fabrication de bouteilles et de flacons que la gobeleterie et la verrerie culinaire, est un domaine d’activité totalement étranger à Saint-Gobain jusqu’à la Première Guerre mondiale. À cette époque, cette activité est encore aux mains d’une multitude de petites entreprises familiales et la production n’est que partiellement mécanisée : les souffleurs de verre restent au centre du processus.
Dans le contexte de reconstruction et de rationalisation de l’industrie qui marque les lendemains de la guerre, Saint-Gobain sent qu’une place est à prendre. La Compagnie ne se cantonne plus à la fabrication de la glace depuis la fin du XIXe siècle : elle produit aussi du verre à vitre, des pavés et des briques de verre pour le bâtiment, des pare-brise pour l’automobile, des verres de lunetterie et d’optique, etc.
Très rapidement, Saint-Gobain prend des participations dans les Établissements Claude Boucher à Cognac, les Verreries du Saumurois, la Société des Verreries à Bouteilles du Nord. C’est ainsi que sont introduites dans les usines françaises les machines automatiques de façonnage à chaud du verre qui remplacent le souffleur, complétées par des machines de traitement des objets qui éliminent les manutentions : appareil préhenseur, convoyeur et feeder permettant de débiter la quantité de verre exacte correspondant aux caractères de l’objet.