Achille Mérigot de Sainte-Fère (1770-1841), président du conseil d'administration

Le marquis Achille-Joseph Mérigot de Sainte-Fère incarne, dans la première moitié du XIXe siècle, une certaine continuité avec l’actionnariat aristocratique du XVIIIe siècle. Il est aussi l’homme des réformes qui ont permis d’ancrer Saint-Gobain dans l’ère des révolutions industrielles.

Né sous l’Ancien Régime, ancien officier des gardes françaises, il a succédé à son père comme administrateur en 1802. La Manufacture est alors en proie à une crise d’identité : l’émergence de la concurrence remet en cause ses positions commerciales, la modernisation de l’appareil productif pose de lourds problèmes techniques, l’entreprise manque d’une direction claire.Profitant de l’ascendant qu’il a acquis sur le conseil d’administration dans les années 1820, il recrute Nicolas Clément-Désormes pour installer une soudière moderne à Chauny et poursuivre la mécanisation du polissage des glaces. Il joue également un rôle important dans la rédaction des statuts de 1830, qui transforment l’antique manufacture royale en société anonyme. La réorganisation du travail du conseil d’administration aboutit à la création du titre – inédit pour Saint-Gobain – de président, qui lui échoit naturellement et qu’il conserve jusqu’à sa mort.