Louis Joseph Gay-Lussac (1778-1850), chimiste, président du conseil d'administration
Alors que le nombre d’Avogadro et la molarité font encore aujourd’hui partie du bagage de tous les aspirants chimistes, peu d’entre eux connaissent le parcours industriel de leur théoricien, Louis Joseph Gay-Lussac, pourtant révélateur des valeurs attachées à la science de son temps.
Gay-Lussac est introduit à Saint-Gobain par un de ses collègues de l’Académie des Sciences, Brochant de Villiers. Il est déjà un chimiste reconnu lorsqu’il en devient, en 1832, le conseiller scientifique. Rival de fait de Clément-Désormes, il séjourne à Saint-Gobain et à Chauny, où il améliore les méthodes de mesure et les chambres de plomb dans lesquelles est produit l’acide sulfurique (tour de Gay-Lussac pour récupérer les vapeurs nitreuses).D’abord censeur (il a le droit de siéger au conseil sans prendre part au vote), Gay-Lussac est nommé administrateur en 1840 puis président de 1843 à sa mort en 1850. Fort de ses succès politiques (il fut élu député et pair de France) et industriels, le savant se transforme en notable. Il ne réussit pourtant pas à installer une dynastie : son fils Louis, directeur discuté du dépôt de glaces de New York, est un éphémère directeur de la glacerie de Saint-Gobain. Son véritable héritage à Saint-Gobain, ce sont ses disciples, Théophile Pelouze en tête.