Madame Geoffrin (1699-1777), actionnaire
Madame Geoffrin est passée à la postérité grâce à son salon que fréquentaient les principaux acteurs de la vie intellectuelle des Lumières, et notamment les Encyclopédistes, adversaires déterminés du monopole de fabrication dont jouissait la Manufacture royale des glaces. C’est pourtant grâce aux ressources que lui procuraient les actions qu’elle détenait dans cette entreprise qu’elle put avoir un salon si couru.
Issue d’une famille de la bourgeoisie parisienne, Marie-Thérèse Rodet doit sa fortune à son mariage avec François Geoffrin, de trente ans son aîné, qui fut caissier de la Manufacture royale des glaces de 1702 à 1749 et parvint de ce fait à réunir une part conséquente du capital. Elle joue un rôle important dans l’administration de la Compagnie en s’alliant aux actionnaires genevois représentés par Antoine Saladin.
La femme de lettres n’hésite pas à se muer en femme d’influence pour défendre le privilège de la Manufacture auprès des bureaux ministériels, de concert avec sa fille, épouse du marquis de La Ferté-Imbault bien introduite à la Cour.