Augustin Cochin (1823-1872), administrateur

La figure d’Augustin Cochin est indissociable, dans l’histoire de Saint-Gobain, de celle d’Albert de Broglie. Les deux hommes s’étaient liés d’amitié au Correspondant, journal des catholiques sociaux, dont ils partageaient les idées.

Marqué par le climat du catholicisme romantique dans lequel il avait grandi, Augustin Cochin était à la fois plus théoricien et d’un abord plus facile que son ami. Albert de Broglie le fait entrer au conseil d’administration de Saint-Gobain en 1864 : il en fera, jusqu’à sa mort prématurée en 1872, un laboratoire de ses idées.
Il se passionne pour les questions industrielles et administratives, épaulant Albert de Broglie dans la négociation de la fusion avec Perret-Olivier et dans l’organisation du siège social. Mais il porte plus encore une attention très vive à la question ouvrière et au développement des institutions sociales. Un épisode est significatif de son état d’esprit : en 1866, face à une crise de cherté du pain, il plaide en faveur d’une hausse des salaires plutôt que pour des distributions de farine, « une mesure, écrit-il, qui laisse aux ouvriers un peu de liberté et de dignité, sans en faire des mendiants, une mesure qui fasse aimer la Compagnie elle-même, et non pas la société coopérative ».