1702 : des banquiers genevois sauvent la Manufacture des glaces de la faillite

Marc-Conrad Buisson fait partie des familles genevoises qui conservent pendant des décennies une part importante du capital de la manufacture. Les difficultés économiques ont mené la compagnie Plastrier à la faillite mais un groupe de banquiers genevois conduit par Jacques Buisson, associé de la maison Antoine Saladin et fils, prend le contrôle de la Manufacture royale des glaces en 1702 sous le nom de compagnie Dagincourt. Cette profonde restructuration du capital et de la direction de la Manufacture royale des glaces, ouvre une longue période de prospérité.

La dégradation de la conjoncture économique au début de la guerre de Succession d’Espagne ainsi que les attaques de concurrents qui contestent son privilège ont conduit à la faillite de la Compagnie Plastrier. La nouvelle Compagnie, dite Dagincourt, reçoit des statuts qui règlent avec plus de précision qu’auparavant les relations entre les actionnaires, appelés à l'époque les « intéressés », qui comprennent des familles issues de la banque genevoise mais aussi de la noblesse et de la bourgeoisie d’affaires parisiennes. Les nouveaux statuts précisent aussi le travail du conseil d’administration et la répartition du bénéfice. Le procédé de la coulée sur table est désormais au point et la Manufacture bénéficie de l’engouement pour les glaces et les miroirs qui ne cessent de se développer tout au long du XVIIIe siècle.