Edouard Benedictus (1878-1930), inventeur du verre feuilleté

Toutes les muses se sont penchées sur le berceau d’Édouard Benedictus à sa naissance : il est resté à la fois comme l’inventeur du verre feuilleté et comme un des maîtres du style Art déco.

Issu d’une famille juive d’origine hollandaise, Édouard Benedictus se présentait comme un descendant de Spinoza et fut témoin au premier mariage de Céline, qui prête quelques-uns de ses traits au personnage de Sosthène de Rodiencourt dans Guignol’s Band.
Sa tante Judith Gauthier, fille du célèbre écrivain, le détourne d’une carrière artistique qu’elle juge trop peu sérieuse. Après des études de chimie en Allemagne, il mène des recherches au sein de son laboratoire à Paris. C’est là que, selon sa propre légende, il découvre le verre Triplex en 1903 en faisant tomber un flacon qui avait contenu une solution celluloïdique (plastique) : le verre s’était étoilé sous l’impact sans produire d’éclats coupants. Le verre feuilleté, verre de sécurité pour l’automobile, était né. Le brevet est déposé en 1909.
Après la Grande Guerre, il délaisse les sciences pour se consacrer aux arts : il conçoit des décors et des costumes de théâtre, des tissus d’ameublement de style Art déco, écrit même une symphonie. La Société du Verre Triplex, qu’il a fondée en 1912, est reprise par Saint-Gobain en 1927 et passe au stade industriel au moment où il disparaît.