Eloi Gaillard (1908-?), militant syndicaliste

Lorsqu’Éloi Gaillard est embauché en 1939 comme ouvrier chimiste à l’usine de Saint-Fons, près de Lyon, il rejoint l’activité de Saint-Gobain réputée pour être la plus revendicative : dans les usines des « Produits chimiques », branche plus récente, moins marquée par les traditions de métier que les « Glaceries », le travail est réalisé par un personnel moins stable et comporte beaucoup de manutention.

Éloi Gaillard incarne bien cet état d’esprit : militant communiste chevronné, il fut l’un des principaux animateurs de la section syndicale CGT de l’usine et s’engagea dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Engagé volontaire en juillet 1939, il n’accepte pas la défaite de l’armée française en juin 1940 : il tente de maintenir la vie syndicale à Saint-Fons avant de passer dans la clandestinité en Savoie comme responsable FTP (Francs-tireurs et partisans, la Résistance communiste) en 1942. Arrêté en 1943 par la police allemande, il est déporté en 1944 à Buchenwald puis à Dora.
Dès son retour à Saint-Fons en 1945, il travaille à l’atelier Gobinyle, là où sont produits les premiers plastiques, et reprend ses activités militantes à l’usine de Saint-Fons avec une ténacité étonnante, jusqu’à son départ en retraite en 1963.