Albert de Broglie (1821-1901), président du conseil d'administration

Président de Saint-Gobain de 1866 à 1901, Albert de Broglie a profondément marqué l’histoire de la Compagnie. Son entrée au Conseil d’administration en 1852 était pourtant le fruit d’une déception : la carrière qu’il avait commencée dans la diplomatie sous la monarchie de Juillet – en attendant une occasion d’entrer en politique – est brisée par le coup d’État de Napoléon III. Les actionnaires genevois en font leur candidat au conseil de Saint-Gobain.

La renommée de son nom, sa forte personnalité lui permettent de s’imposer rapidement avec l’aide de son ami Augustin Cochin, qu’il a connu au Correspondant, le journal des catholiques sociaux. Timide plus qu’hautain, manœuvrier habile, il n’est pas un chef d’entreprise au sens moderne : il ne consacre qu’une partie de son temps à la Compagnie. Formé aux principes de l’administration à la française, il développe néanmoins les fonctions du siège social et donne plus de place aux ingénieurs au service de politiques industrielles de long terme. Sa grande affaire fut notamment la négociation de la fusion avec la maison Perret-Olivier, qui aboutit à la restructuration de la chimie française. Son apport fut enfin essentiel dans le développement des institutions sociales, dans lesquelles il voyait un moyen de parfaire la culture d’entreprise comme communauté.