1929 : Saint-Gobain et Corning Glass Works créent une unité de production de réfractaires électrofondus

En 1929, Saint-Gobain s’associe avec la société américaine Corning Glass Works au sein de « l’Électro-Réfractaire » pour créer à Modane, dans les Alpes italiennes, une unité de production de blocs réfractaires électrofondus. Capables de supporter des températures supérieures à 1000°C, les réfractaires sont les matériaux de construction des fours et des pots dans lesquels est fondu le verre.

Les débuts de l’Électro-Réfractaire sont modestes puisque les ateliers sont installés dans l’usine chimique de Saint-Gobain à Modane, mais il s’agit bien d’une grande innovation dans le domaine des réfractaires : le Corhart Standard, qui a été mis au point par la firme américaine Corhart Refractories, est le premier réfractaire électrofondu. Coulés dans des moules à partir d’une composition de bauxites naturelles et de silice fondus à haute température, les réfractaires électrofondus offrent en effet de meilleures qualités techniques que les réfractaires classiques, obtenus par un procédé d’agglomération. Ces réfractaires agglomérés avaient en effet tendance à se désagréger sous l’effet des attaques chimiques et thermiques subies au cours de la fusion et à introduire des impuretés dans la pâte de verre.
L’usine de Modane a été détruite en 1944 dans les bombardements : à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Électro-Réfractaire abandonne le site italien, qui se trouve dans un fond de vallée trop étroit, pour construire une usine moderne au Pontet, inaugurée en 1947. C’est encore aujourd’hui, le principal site de production de la Société Européenne de Produits Réfractaires (SEPR), née en 1972 de la fusion entre l’Électro-Réfractaire et la Société Générale des Produits Réfractaires, qui se trouvait alors dans le giron du Groupe Pont-à-Mousson.